De nos jours les femmes sont de plus en plus des agents économiques et de véritables plaques tournantes de la survie des foyers. Pour subvenir aux besoins des foyers, elles s’adonnent à des activités lucratives tant soit peu. En République Démocratique du Congo, ce sont les mines artisanales qui soutiennent l’activité économique locale. Les femmes y représentent près de la moitié des travailleurs soit 40% sur les 2 millions recensés. Une étude menée par la banque mondiale publiée en 2010 avait révélé que bien que les tâches les plus pénibles soient confiées aux femmes , elles sont les moins bien payées. Utilisées quelques fois comme instruments de plaisir sexuel , les conditions socio-professionnelles des mineures artisanales sont inhumaines . Les activités spécifiques réservées aux femmes se résument au <droumage>qui signifie piler les minerais, les trier, les laver, tamiser les graviers pilés, traiter les déchets ou vendre les minerais.
Militante des droits des femmes et filles maison de la Gécamines, Madame Léonie KANDOLO peint un tableau sombre de la situation de la femme travaillant dans les mines . Dans une interview accordée exclusivement à la rédaction de www.oisillonsinfos.org la militante des droits femmes lance un appel pour la mise en œuvre d’un plan national sur la situation des femmes dans les mines artisanales qui ont 90% des tâches sur le site.
Conditions de travail et violation des droits humains dans las mines
D’après le témoignage de Mme Léonie KANDOLO, les violences basées sur le genre et les violences sexuelles sont très fréquentes sur les sites miniers artisanaux. <Pour besoin d’argent ou par violence, les femmes subissent des violences sexuelles> A-t-elle déclaré. A en croire l’activiste, la mauvaise gestion de la sexualité par ces femmes dont l’âge varie généralement entre 15 et 35 ans expose les femmes aux maladies et grossesses non désirées souvent chez les jeunes filles âgées entre 13 et 15 ans. Le manque de formation sur la santé de la reproduction et le manque d’accès aux contraceptifs faute de zone de santé dans les environs du site minier met les femmes mineures en difficulté de négocier les relations sexuelles . Taux de VIH 4,5% dans les zones minières contre une prévalence de 1,1% au niveau national.
La manipulation des produits chimiques pollue l’eau. Une précarité pour l’hygiène menstruelle faute d’eau d’aisance. La promiscuité vécue sur le site entraîne des troubles menstruels chez certaines femmes. Selon le témoignage de la militante, un grand nombre de femmes aurait la menstruation une année durant. Cependant, les quelques femmes qui sont dans des coopératives se retrouvent avec des miettes parfois en échange de leurs filles aux chefs de coopératives .
La réintégration de toutes ces femmes dans la société exige une mise au point de beaucoup de choses notamment les écoles de formation pour mettre à niveau toutes ces femmes dispersées dans la nature dont la plupart sont analphabètes 95%.
Retenons que les mines entraînent une forte déscolarisation.
Flore KAYALA MUKALA