Créer une résilience face aux menaces du climat, c’est la raison d’une grande réunion des chercheurs et des amis de la nature qui s’est tenue du 5 au 7 Septembre 2022 à Yangambi dans le territoire d’ISangi dans la province de la TSHOPO. Au total 26 nationalités du monde se sont rendus dans le Congo profond pour échanger autour du thème « Contribution des forêts du bassin du Congo et des autres bassins tropicaux de la planète à la lutte contre le changement climatique :état des lieux et perspectives ». Grâce à son potentiel écosystémique, la République Démocratique du Congo a eu l’honneur d’organiser cette grande messe verte sur son sol sous la houlette de la vice première ministre , ministre de l’environnement et développement durable Madame Eve Bazaïba avec le soutien du premier Ministre et tout le gouvernement. Pour leur part, les scientifiques et environnementalistes congolais se sont réjouis de cette activité qui n’est que le résultat de nombreux plaidoyers qu’ils ont menés pendant plus de 30 ans . D’après Mr René Ngongo rapporteur au Conseil économique et social de la Republique Démocratique du Congo et membre de l’organisation congolaise des écologistes et amis de la nature (OCEAN)doit capitaliser les dividendes de son économie verte par une économie environnementale. << Quand nous menions de plaidoyers pour la protection des forêts du bassin du Congo, il n’y avait pas autant d’intérêt>> A-t-il indiqué. A en croire le défenseur de la nature, le site de Yangambi est le patrimoine mondial vu le nombre des chercheurs agronomes qui y sont formés chaque année. C’est ce qui explique même l’implantation de la tour à flux. La rapporteur du conseil économique et social a par ses mots, invité les chercheurs venus à la conférence à visiter la tour à flux de Yangambi en vue de constater les échanges gazeux entre la forêt et l’atmosphère. Les données les plus récentes de recherches scientifiques indiquent qu’en plus de ses tourbières les forêts du bassin du Congo contiennent une forte séquestration de carbones.
Après 3 jours des travaux intenses, les organismes gouvernementaux, les organisations non gouvernementales, les organisations internationales, les autorités coutumières, les communautés locales , le secteur privé, les institutions des recherches et universitaires ont déclaré qu’il y a urgence d’améliorer la gouvernance des aires protégées, de mettre en œuvre des stratégies de promotion et valorisation des produits forestiers, de former et sensibiliser les populations rurales dans les pratiques de gestion durable des sols tout en appuyant l’évaluation et la cartographie des stocks de carbone dans le sol, de renforcer le système de suivi qualitatif et quantitatif des eaux pour prévenir la disparition des cours d’eau, les risques sanitaires et la dégradation de la biodiversité aquatique, de relever le prix des crédits carbone forestier et autres pour les pays du bassin du Congo et des autres bassins tropicaux à des niveaux qui compensent le manque à gagner dû aux efforts de conservation, de privilégier les mix énergétiques en favorisant l’économie d’énergie par l’utilisation des appareils à efficacité prouvée.
En outre, les chercheurs ont recommandé en matière de recherche, développement et renforcement des capacités d’appuyer financièrement la recherche scientifique multidisciplinaire et de doter des équipements et infrastructures les structures de recherche des pays des bassins tropicaux en vue de produire de nouvelles connaissances susceptibles d’améliorer les stratégies de leur préservation. La déclaration des chercheurs réunis à Yangambi faut également mention de l’opéralisation des dispositions de l’accord de Paris relatives aux pertes et dommages . Parmi les perspectives, la mise en place des partenariats entre les 3 bassins tropicaux en matière de politique environnementale, de stratégie d’éducation, de mobilisation des communautés locales et peuples autochtones, de recherches de marché de crédit carbone et de Mobilis de fonds climat. Pour rappel les forêts du bassin du Congo et celles des autres bassins tropicaux améliorent la résilience mondiale face aux impacts négatifs du changement climatique grâce à leur méga biodiversité qui fournit divers services écosystémiques.
Flore KAYALA MUKALA