Par Évelyne Luyelo
Le 30 mars dernier lors de la prise de parole de la RDC à la 52ème session de conseil des droits de l’homme des Nations-Unies , le ministre des droits humains a fait un appel pour la mise en place d’un tribunal pénal international pour la RDC. Ce vœu a été aussi émis en février de l’année en cours par le président de la république Felix- Antoine Tshisekedi lors du segment de haut niveau du conseil des droits de l’homme à Genève en Suisse. Le président a appelé à la création de la cour pénale spéciale pour la Rdc afin de juger les crimes commis pendant ces années par tous ceux qui sont cités dans le rapport Mapping ainsi que dans différents autres rapports des experts des nations unies.
Cette position du président de la république est soutenue par différents acteurs judiciaires, politiques et cadres des provinces de l’Est de la RDC qui pensent que cette cour pourra aider au retour d’une paix durable dans la zone.
Pour Me Ruffin Lukoo, chercheur et juriste, « c’est le combat de plus de 20 ans d’engagement de lutte contre l’impunité » . Pour Mme Safi Buhendwa de la société civile du Sud-Kivu, « La mise en place d’un Tribunal pénal international en période post-conflit ( ou plus ou moins en période de conflit) est un gage pour lutter contre l’impunité pour les crimes graves commis en RDC » Pour elle, son indépendance et sa transparence donnent une certaine crédibilité aux parties. À elle d’ajouter que cette cour est aussi
« un outil de dissuasion pour les présumés auteurs qui peuvent être arrêtés en tout temps et en tout lieu, l’universalité. ( Imprescriptible).
Cette cour qui est un mécanisme pour rendre justice aux victimes et témoins a beaucoup d’avantages pour elle. Pour cette activiste des droits de l’homme, ce sont les politiciens à double jeu parfois qui font croire aux populations que ladite cour ne servirait à rien. « Elle jouera un rôle important pour le retour de la paix » a t’elle soutenu.
C’est quoi l’objectif de cette cour ?
« Le tribunal pénal vise tout simplement la répression des criminels et la réparation des préjudices subit par les victimes ou leurs ayants droits. » explique Me Jules Hakizumwami, avocat et ancien président de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu. Pour lui, son objectif est de rétablir l’équilibre social en apportant un apaisement dans la société mais pas nécessairement une paix durable. »
Pour qu’il y ait la paix durable en RDCongo, selon l’ancien président de l’assemblée provinciale du Nord -Kivu, il faut qu’il y ait des institutions fortes, un pouvoir fort , une armée forte capable d’assurer la protection des personnes et des leurs biens ainsi que des frontières du pays.
« Cette armée doit être construite par les congolais eux mêmes. » a ajouté un habitant de Goma qui a requis l’anonymat.
« Le tribunal pénal à lui seul ne saurait apporter ou rétablir la paix en Rdcongo. » a expliqué Floribert Kambale, un natif de Butembo. Pour lui, il
y’a beaucoup des facteurs sur les quels il faut travailler pour une paix durable en Rdc. Il s’agit selon lui des facteurs Économiques, sociales, culturelles ,religieuses et autres. M Kambale ajoute qu’il faut gérer une multitude des conflits selon chaque contexte. En plus de la justice qui est un des piliers pour le retour de la paix mais pas le seul.
« plusieurs défenseurs des droits de l’Homme seraient d’accord que la RDC puisse bénéficier de cette juridiction spéciale. Cependant il faut dépasser les étapes des discours et faire une demande concrète au conseil de sécurité pour que cette cour soit mise sur pied >> A souligné Me Blaise BULONZA, avocat au barreau de Bukavu.
« Les guerres en République Démocratique de Congo enrichissent t-elles des multinationaux ? >> s’interroge Junior Kombo, étudiant en droit de l’université de Kinshasa. pour lui, il ne faut pas nous leurrer. Personne ne voudra qu’une paix durable revienne au Congo car la paix serait synonyme de leur « couper les vivres ».
Rappelons que c’est depuis plus de 25 ans que des guerres sanglantes déchirent la RDC, surtout dans sa partie Est. Des crimes graves et indescriptibles y sont commis par des rebelles, mais aussi des armées des pays voisins avec la complicité des certains responsables militaires congolais véreux .
Ces guerres ont fait plus de 10 millions des morts, d’où le besoin pour les dirigeants du pays et la population d’y mettre un terme.