Par Evelyne Luyelo
Le chef de l’état a lancé le mardi 5 Septembre dernier la gratuité de la maternité et des soins des nouveau-nés dans la ville de Kinshasa, dans le cadre de la couverture santé universelle.
Kinshasa est la première phase vu son taux élevé de la mortalité maternelle et infantile mais le programme a vocation de s’étendre progressivement aux autres provinces de la RDC a expliqué le président de la république.
Le chef de l’Etat s’est aussi engagé, ainsi que le Gouvernement, dans l’amélioration des conditions de vie et de travail des prestataires de santé pour la réussite de la couverture santé universelle au pays.
Certaines femmes de Kinshasa et d’autres parties de la RDC interrogées à ce sujet sont satisfaites de cette opportunité que leurs offre le chef de l’état d’accoucher dans des bonnes conditions.
“ Je suis enceinte de mon deuxième enfant, explique Madeleine Mavungu, la trentaine, habitant la commune de Lingwala, mon rêve était de ne pas accoucher dans un centre de santé non viable car j’ai failli perdre mon premier fils. Maintenant, mon vœu sera exaucé avec cette gratuité “ se réjoui t-elle.
“ Mon mari est mort quand j’étais enceinte de notre troisième enfant. Avec le traumatisme, j’avais subis une césarienne. Comme je n’avais pas l’argent pour payer la maternité, j’ai été retenue à la maternité durant 3 mois. J’y suis sortie grâce à un candidat député lors de la campagne électorale. Se souvient au bord de l’armée Espérance Mito, une jeune mère de la commune de Kisenso. La concrétisation de la maternité gratuite evitera à d’autres femmes de subir l humiliation que je vécue ajoute-elle.
“Cette décision est salutaire lorsque l’on sait que dans nos hôpitaux foisonnent de femmes et de nourrissons retenus captifs pour insolvabilité des frais de maternité. Je suis sûr que Cela aura ,une incidence sur la sécurité de la mère et du nouveau né. Explique Noël Ditona, un intellectuel de la ville de Matadi.
“ Je remercie le président pour cette initiative car je suis convaincue qu’elle va résoudre le problème et permettre aux femmes de respecter les consultations prénatales. Car nous avons remarqué que certaines femmes ne consultent pas faute de moyen et se présentent à la maternité juste pour accoucher sans au préalable savoir la santé du fœtus. explique Geneviève Kasima, une sage femme à la retraite. Pour elle, une grande vulgarisation doit suivre la mesure et les établissements concernés par le programme doivent s’identifier comme tels pour éviter des confusions.
Programme attendu dans d’autres coins de la république
“ Ici à Kikwit et surtout dans les villages environnants, beaucoup des femmes meurent en donnant la vie. Nous appelons de tous nos vœux que ce programme atteigne notre région pour sauver des vies” souhaite Émilie Kambidie une habitante de Kikwit.
“ Cette belle initiative du chef de l’état est attendue avec empressement chez nous à Masisi car nous espérons que grâce à elle, des centres de santé et hôpitaux viables seront construits pour que les femmes qui sont déjà tuées par les armes et la pauvreté arrêtent de mourir en donnant la vie.” espère une femme leader de Masisi centre sous couvert de l’anonymat.
Pour Nelly Mbangu, coordinatrice de Sauti y’a mama mukongomani à Goma, “cette initiative est louable car plusieurs femmes meurent suite à un manque de prise en charge médicale dès la conception jusqu’à a la maternité, plusieurs femmes sont incapables de prendre en charge leurs soins médicaux , des examens spécifiques comme l’échographie ce qui entraîne souvent des accouchements difficiles allant jusqu’à la mortalité maternelle. “ elle demande que les soins neo- natals soient intégrés dans ce paquet car une femme peut mettre au monde un enfant malade. Cela peut renforcer la prévention contre les mortalités maternelle et infantile explique-t-Elle. “Nous avons hâte que ce programme arrive au Nord-Kivu” conclut-elle.
Mesures d’encadrement nécessaires
Les femmes et les hommes interrogés sur ce sujet pensent que cette initiative est louable mais qu’elle a besoin des mesures d’accompagnement telle par exemple des formations des sages femmes ainsi que la rémunération de corp medical.
Certains affirment que Les femmes enceintes sont accueillies dans certains centres avec injures et autres mauvais traitements surtout quand il s’agit d’une maternité multiple pour une personne démunie. Raison pour laquelle ils pensent que une formation des sages-femmes doivent être initiées pour accompagner ce programme de maternité gratuite pour éviter un effet inverse.
“ Le préalable pour la réussite de cette démarche est la bonne prise en charge de personnel médical commis à ce programme.
Je pense que les femmes seront en proie aux indifférences du corps médical si ils ne sont pas bien rémunérés. Il faut aussi penser a fournir des matériels adéquats au hôpitaux pour un environnement hospitalier respectant les normes. Ces préalables demandent des moyens financiers. “ conseille Kady Kulab, une mère de la commune de Kasavubu.
“Cela ne pourrait présager rien de bon si le personnel médical n’est pas bien rémunéré “ pense Clarisse Mundunga, une mère de famille de la ville de Moanda dans le Kongo-central. Pour elle, l’état doit garantir une bonne en charge pour les prestataires de service.
“A mon avis, l’idée de la gratuité de la maternité n’est pas mauvaise. Mais, la question est de savoir si toutes les conditions sont-elles réunies pour passer à cette étape ? s’interroge Lucie Kabongo, une étudiante .
“Pour la RDC, je pense que cette gratuité pourrait réussir si on mettait tout en place. C’est-à-dire revoir les salaires et primes des personnels, approvisionner les maternités ciblés.
Il faudrait qu’il y ait un bon suivi pour ne pas enregistrer encore des nombres des décès” conseille un infirmier de Goma sous couvert de l’anonymat.
Des avis contres
“La population est déjà nombreuse. Le coût de vie élevé, mauvaises conditions sociales…. au lieu de penser à la gratuité de la maternité, le président aurait mieux fait d’arranger la situation sociale de la population.” suggère Ignace Mirimo ingénieur agronome à Kinshasa.
“Sous d’autres cieux, cette gratuité est couverte par l’assurance santé auquel les gens souscrivent. Une chose gratuite n’est souvent pas de qualité “ estime Élysée Malako. Habitante de la ville côtière.
Rappelons que plus de 400 maternités pilotes dans toutes les communes de la ville de Kinshasa sont pourvoyeuses depuis ce 6 Septembre 2023 de ce service avec le but de diminuer le taux de la mortalité maternelle et infantile.
Très belle décision de l’Autorité du pays pour diminuer le taux de mortalité des femmes à l’accouchement.. Et Espérons que le gouvernement veillera à l’accomplissement correcte et à l’extension de ladite décision sur tout le territoire national..
Cette mesure prise par le chef de l’État est louable mais elle est doit être suivie de mesures d’encadrement pour ne pas avoir plus des mères et enfants morts après l’accouchement.
D’abord les personnels de santé qui sont les principaux acteurs de cette mise en ouvre doivent être bien rémunérés, ajouté à cela les sages femmes dont plusieurs sont les actrices des violences obstétricales qui contribuent à la mortalité maternelle et infantile, doivent être renforcés en capacités pour exercer ce métier car ces violences obstétricales sont bel et bien vécus par les femmes enceintes venus pour accoucher mais que personne ne dénoncent et celà contribution à réduire le chance de la réussite du slogan » zeo cas de mortalité maternelle et infantile ».