La troisième et dernière journée de l’alternative Mining Indaba a été marquée par une audience forraine opposant les femmes victimes des activités minières au propriétaire d’une mine. C’est avec beaucoup d’émotions que l’assistance a pris part à l’audience du tribunal international des peuples contre les violations des droits des femmes dans les zones minières. Il s’est agi d’un tribunal fictif où les femmes se sont constituées partie civile pour réclamer leurs droits ravis par une entreprise minière gérée par un expatrié.
Cinq femmes venant des coins différentes ont défilé tour à tour devant le juge pour témoigner sur des violations dont elles sont victimes. Elles accusent toutes la société SOLUS SAS de violer leurs droits. Selon les témoignages des victimes, cette mine à ciel ouvert en plus de polluer l’air qui a causé des maladies pulmonaires chez les enfants, elle a intensifié ses activités causant ainsi des fissures sur les murs des maisons et des toitures. Nombreuses sont celles qui ont perdu leur vaisselle en porcelaine avec des opérations de minage de ladite société.
La délocalisation est le fléau social principal au quel font face ces différentes familles. « Solus envoient parfois ses agents qui font incursion dans nos maisons sans permission et nous proposent de l’argent afin d’évacuer. L’argent proposé n’a aucune valeur pour remplacer nos bâtisses mais nous sommes obligés de partir parce qu’l fait la loi. Pour nous faire une bonne pression en cas de résistance, ils créent de grandes canalisations de fosses septiques dans nos cours. Et c’est comme ça que nous déguerpissons pour se mettre à l’abri des microbes » Témoigne une victime.
Signalons que cette situation de délocalisation a disloqué certains foyers car par manque d’abris chaque membre de la famille est obligé de se trouver son refuge où il peut.
A en croire les témoignages d’une agriculture, la même société arrache les terres aux cultivateurs pour poursuivre ses activités.
« Moi je suis agricultrice, je ne sais parsemer en cette saison des pluies parce que mon champs a été délocalisé mais je ne sais pas où faire mon travail. Je plante de la canne à sucre et les autres fruits que je commercialise mais je suis sans activités et ne sais plus subvenir aux besoins de ma famille » A témoigné une autre victime.
D’après les témoignages de la partie civile, toutes ces violations se passent sous l’œil impuissant de l’Etat qui les a abandonnées devant leur triste sort.
Après une séance de plaidoirie entre la défense de la partie civile et celle de l’accusé, le Ministère public s’est prononcé et a requis une peine de 20 ans ferme contre le propriétaire de la société SOLUS et une amende 700 000FC. Il lui est reproché de violer des droits humains.
Flore KAYALA MUKALA