
Le changement climatique et la croissance démographique sont parmi les principaux défis aux quels la planète terre fait face actuellement et qui mettent en péril l’écosystème . Plusieurs scientifiques rapportent que les impacts du changement climatique sur l’eau sont catastrophiques. Dans son rapport sur les objectifs durables, le bureau des nations Unies révèle qu’environ 2 Milliards des personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable et seul 0.5% de l’eau sur terre est douce , utilisable et disponible.
Dans son ouvrage paru en 2020, le Professeur Joseph Kabasele Yenga Yenga avait indiqué que les eaux douces sont évaluées à moins de 2.6% du volume mondial des eaux sur terre , un stock insignifiant pour nourir la population mondiale d’ici 2100. D’après ses dires, le scientifique avait affirmé que les 80% des précipitations continentales proviennent des forêts du Continent et 20% des précipitations continentales proviennent de la circulation Océan/Atmosphère vers les terres fermes par effet des vents. Et vice versa.
Il a donc été constaté que les Pays riches en eaux douces sont quasiment ceux appartenant aux grands bassins forestiers comme le bassin de l’Amazonie, le bassin du Congo et de l’Asie du Sud Est y compris aussi l’Europe Centrale et l’Amérique du Nord. Le bassin du Congo est avec l’Océan pacifique Occidental et le bassin de l’Amazonie , un centre mondial de génération des précipitations; La présence de la forêt tropicale humide (44%) favorise la capacité de recyclage de l’eau du bassin.
Des recherches scientifiques démontrent également que 75-95% des pluies seraient recyclées dans le bassin du Congo et l’évaporation dans ce même bassin contribue à environ 17% des précipitations en Afrique de l’Ouest.
Eve Bazaiba Ministre de l’environnement et développement durable (MEDD) prenant la parole à la session marquant le 20ème anniversaire de la Conférence des Ministres Africains sur les eaux organisée du 22 au 27 Mars 2022 à Dakar au Sénégal, a appelé les États à contribuer aux efforts de la rentabilisation des ressources en eau de la RDC.
<<Forte de son potentiel environnementale dont 10% de réserve d’eaux douces du monde et 52% des eaux douces d’Afrique, la RDC se présente comme une alternative à la sécurité de l’eau en faveur de la paix et le développement dans le monde>> avait-t- elle décalré.
Ainsi, face au défi de la carence des ressources hydriques, Eve BAZAIBA avait invité les États, les dirigeants Africains à « rentabiliser les eaux de la RDC, à comptabiliser les gouttes d’eau au regard de sa pluviométrie favorable.
Et d’ajouter
« …il y a beaucoup de pays d’Afrique qui manquent d’eau et beaucoup de pays du monde qui manquent d’eau. Nous, nous avons de l’eau, nous avons ce potentiel environnementale très important ;mais nous avons besoin de la technologie qui devra nous permettre de rentabiliser ces ressources en eau » avait insisté Eve Bazaiba Masudi pour qui le changement de la donne est plus qu’urgente.
La RDC apporte donc une approche contributive dans le processus de rentabilisation des ressources en eau car selo
À en croire les propos de la Ministre, dessaler l’eau de la mer coûterait une fortune; l’idéal serait d’élargir l’adduction d’eau potable à la population . ( À lire sur https://www.medd.gouv.cd )
Bases légales
La République Démocratique du Congo dispose d’un arsenal d’instruments juridiques en ce qui concerne la gestion des ressources naturelles.
La constitution de la République Démocratique du Congo (18.02.2006) en son article 48 consacre le droit à l’accès à l’eau potable
La loi n°15/026 relative à l’eau (31.12.2015) qui donne les principes directeurs devant régir l’organisation des services d’eau potable
La loi n°20/009 (01.04.2020) qui crée l’Office National d’Hydraulique Rurale
suite au constat que le taux de desserte en eau en milieu rural diminue et est inférieur à 12% (vient en remplacement du Service National de l’Hydraulique Rurale – SNHR), Cependant en dépit de l’existence de tous ces instruments , il n’existe pas encore de cadre juridique encadrant la gestion de l’assainissement.
Les dirigeants de la RDC sont appelées à assurer une bonne gouvernance de cette ressource pour anticiper sur tout risque de conflit dans la sous-région.
Flore Kayala