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Quand la pénurie d’eau potable rencontre une catastrophe industrielle. Double peine pour les Kassapards.

Posted on 13 novembre 2025

La rupture du bassin de rétention de l’entreprise minière CDM à KASAPA, Lubumbashi révèle une crise silencieuse mais profonde : celle de la gestion durable de l’eau en contexte minier. L’inondation chimique du marché Moise désormais submergé par des eaux toxiques, illustre les risques majeurs d’une mauvaise gouvernance des eaux industrielles. Dans une ville où l’accès à une eau saine reste déjà un défi, cette pollution met en péril la santé publique, les écosystèmes et questionne la responsabilité des autorités face à la protection de cette ressource vitale.

L’insuffisance des infrastructures adéquates pour capter, traiter et distribuer l’eau efficacement fait que l’eau potable reste une denrée rare pour une partie importante de la population de la ville, malgré l’abondance de la ressource en eau à l’échelle nationale. 
La catastrophe provoquée par la société minière chinoise Congo Dongfang Mining (CDM) suite à l’échappement d’eaux fortement acidifiées ayant submergé le quartier KASAPA ravive douloureusement les souffrances des populations locales déjà accablées par une pénurie chronique d’eau potable.


« Cette eau va se diriger vers la rivière Lubumbashi puis la plage pour finalement dépasser la Gécamines. En réalité cette eau risque de faire le tour de toute la ville mais les gens ne sont pas informés de sa gravité » A déclaré Mr Mwamba Un habitant du quartier au micro de Sylvie Manda.
Ces eaux ayant contaminé les puits locaux ont eu un impact négatif sur la cuisine de plusieurs ménages.


Conséquences probables


Une eau contaminée par l’activité minière peut avoir de graves conséquences sanitaires ( exposition directe des populations du quartier Kasapa à des produits chimiques corrosifs pouvant entrainer les brulures cutanées, les difficultés respiratoires, l’intoxication et les risques accrus des maladies chroniques à long terme) ; environnementales ( contamination des sols du marché et des habitations proches, pollution de la nappe phréatique en cas d’infiltration, destruction des biens ; Socioéconomiques ( Perte des revenus pour les commerçants sinistrés, perturbation de la vie économique locale, risque de déplacement des populations en cas d’insécurité prolongée).
En outre, les tensions sociales particulièrement la justice populaire ou manifestations contre l’entreprise et les autorités seraient également à craindre.

Dépêché en urgence sur le lieu du drame, le Ministre national des Mines Louis WATUM a constaté qu’il y avait absence de dispositifs de contrôle, de stabilité et d’étanchéité en plus de l’inexistence d’un plan d’urgence en cas d’incident. .« Je veux voir votre plan de gestion environnementale de ce bassin. Ce bassin ne lâche jamais sans signes avant-coureurs » A-t-il dit d’un ton ferme.

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D’après un ingénieur en gestion des eaux minières qui a requis l’anonymat, lorsqu’un bassin de rétention d’électrolyse cède, ce n’est pas seulement une défaillance technique, c’est une bombe écologique. «  Ces installations doivent répondre à des normes de sécurité extrêmement strictes, car un seul incident peut contaminer durablement les nappes phréatiques, détruire les écosystèmes locaux et exposer les populations à de graves risques sanitaires. » A-t-il déclaré


Rappelons que lors d’une interview en 2021, Le professeur Arthur Kaniki responsable du laboratoire d’analyses environnementales à l’Université de Lubumbashi avait déclaré que la contamination des eaux minières constitue un danger considérable car elle menace tant la chaine alimentaire que la santé des populations.

Pistes des solutions proposées et sanctions engagées


A l’issue de la réunion d’urgence tenue sur place avec les responsables de CDM, le Ministre national des Mines Louis WATUM a suspendu pour une durée de trois Mois les activités de CDM à Lubumbashi avec possibilité de prolongation en raison de graves manquements aux normes. Ceci dit, CDM est tenue de continuer le paiement du personnel, de réparer les dommages causés et de compenser les communautés affectées.
Dans l’entretemps , une Commission conjointe OCC – services urbains de l’environnement a procédé au prélèvement pour une analyse approfondie afin d’identifier les substances responsables de cette contamination.

De leur côté, les organisations de la société civile via l’Association Congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) appellent à une enquête indépendante et exigent la mise en œuvre de toutes les mesures de responsabilité environnementale.

Lois et textes en vigueur


La gestion durable de l’eau en RDC, repose sur un cadre juridique composé d’instruments nationaux et internationaux visant à protéger cette ressource vitale et à garantir son accès équitable pour tous. Spécifiquement pour le secteur minier, la gestion de l’eau est encadrée par plusieurs instruments juridiques visant à prévenir la pollution, protéger les écosystèmes et garantir le droit des communautés à une eau saine et accessible.
De la loi N°11/009 du 09 Juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement https://medd.gouv.cd/loi-n-11-009-du-09-juillet-2011-portant-principes-fondamentaux-relatifs-a-la-protection-de-lenvironnement/ passant par la loi N°18/001 du 09 mars 2018 modifiant et complétant la loi N°007/2002 du 11 Juillet 2002 portant code minier https://mines.gouv.cd/fr/legislation-miniere/ , le décret N°18/024 du 08 Juin 2018 modifiant le décret N°038/2003 du 26 Mars 2003 portant règlement minier https://www.congomines.org/en/frm_display/documents-search/entry/130933/ jusqu’au décret N°17/005 du 04 Avril 2017 portant statuts , organisation et fonctionnement du cadastre minier https://geniusmaster.me/legislation/ ajouter le décret portant création du FOMIN ainsi que les divers arrêtés, manuels de procédures et règlements internes relatifs à la dotation communautaire et à la gestion des impacts miniers locaux , tous ces textes contiennent des dispositions touchant à l’eau potable, à l’assainissement et à la communauté.

Au regard de cette situation qui n’est pas seulement un accident industriel mais une alerte majeure sur la gouvernance environnementale minière en RDC, notamment dans des zones urbaines à haute densité, il est plus qu’urgent d’intégrer explicitement dans le code minier ou son règlement une section dédiée à la gestion des eaux industrielles et résiduaires avec seuils de pollution, obligations de surveillance et plan d’urgence en plus d’un renforcement de la coopération entre le Ministère des ressources hydrauliques et de l’électricité et le Ministère des Mines pour mettre en œuvre des inspections techniques régulières des bassins de rétention , des effluents et des cours d’eau affectés.

Flore KAYALA MUKALA

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