La journée commémorative des droits des femmes a toujours été célébrée de plusieurs manières en République Démocratique du Congo. De la démonstration de la culture congolaise par le port du pagne, Passant par la tenue des conférences par ici et par là , des cérémonies officielles aux convives dans les entreprises et différentes structures , la journée du 8 Mars a toujours connu une ambiance particulière précisément à Kinshasa. Les femmes de troisième âge, les plus chanceuses, bénéficient de la visite des officiels qui leur apportent des présents à l’occasion. Cependant, il existe une catégorie des femmes dont les exploits ne sont pas à démontrer mais qui malheureusement figurent dans les oubliettes, les casseuses des pierres.
Mme Caroline casseuse des pierres depuis plus de 30 ans à Kinshasa au quartier Kinsuka pêcheurs a élevé la voix le 8 Mars dernier pour solliciter l’attention des autorités sur leur travail. Agée d’une septantaine révolue ,veuve d’un lépreux et mère de 3 enfants, Mme Caroline exerce le cassage des pierres depuis plus de trois décennies afin de subvenir aux besoins de sa famille. Un dur travail qui ne rapporte pas grand-chose. Le ramassage de grosses pierres au bord du fleuve , leurs déplacement au lieu du cassage , le cassage et la vente en forme des caillasses ne paient que 2000Fc sur les 4000 visés. Les policiers perçoivent sur chaque dose des caillasses 2000Fc pour une taxe inconnue. Cette marchandise qui parait facile à acquérir pose un problème d’écoulement. « Il m’arrive de ne pas vendre pendant beaucoup des jours » A-t-elle laissé entendre.
Devant une situation de stagnation de sa marchandise, Mme Caroline se contente de petits dépannages de la location ponctuelle de son domicile. « Quand je ne vends pas, je me contente de 5000Fc que mes locataires occasionnels paient pour une nuitée sous mon toit. Cet argent me permet de me trouver quoi mettre sous la dent » A déclaré Mme Caroline. le cassage des pierres est un travail très dur qu’il faut toujours prévenir les risques de fièvre suite à l’accident digital par la prise des anti-inflammatoires après chaque prestation, nous a -t-elle confié. « Nous serons très ravies, ma collègue et moi de recevoir à de pareilles célébrations, un coup de pouce pour mettre un terme à ce travail » A conclut la brave femme.
Flore KAYALA MUKALA