La République Démocratique du Congo s’est engagée, dans sa Constitution, à promouvoir l’égalité de genre. En effet, l’article 14 de la Constitution du 18 février 2006 stipule que « les pouvoirs publics veillent à l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard de la femme et assurent la protection et la promotion de ses droits ». Par ailleurs, Elle a souscrit à de nombreuses conventions internationales, africaines et régionales en matière d’égalité de genre et de participation politique des femmes. Lors de la publication de la liste provisoire des candidats députés nationaux le 11 août 2023, avait révélé que la CENI a reçu 3.955 dossiers des femmes soit 17% sur un total de 23.653. Un taux supérieur à celui de 2018 qui a enchanté les défenseuses des droits des femmes plus particulièrement la Dynamique Nationale des femmes candidates qui avaient rédigé l’annuaire des femmes candidates avant l’ouverture des bureaux de réception et de traitement de candidatures.
Pour rappel, le 12 Avril 2021 pour la première fois un gouvernement avec une bonne représentativité des femmes 27% a été publié à la grande satisfaction des activistes des droits des femmes. Une avancée significative mais avec un taux faible qui mérite un réajustement à la hausse en vue d’atteindre un quota égal.
Les leaders des partis politiques pensent qu’il faut à tout prix ouvrir le débat au sein des partis pour inciter les femmes à la parole. Selon Prince Epenge cadre d’Action pour le Démocratie et le Développement (APDD) les pesanteurs socio-culturelles et les croyances religieuses ont fait bon ménage autant en la femme rurale que celle citadine en dépit de leur différence de perception de la politique. Pour le cadre de la plateforme Lamuka, il est aberrant que la femme accepte facilement de prendre des postes de commandements à l’église et restée hésitante pour les mêmes postes au sein des partis politiques. En tant que politologue de formation, il a avoué que c’est aussi le caractère prédateur de l’homme politique qui décourage la femme à aller plus loin. « Nous leaders des partis politiques devons combattre le caractère prédateur de nos cadres car c’est souvent suite à ce comportement que la femme préfère se taire au sein du Parti pour être en sécurité » A-t-il déclaré
Au sein du parti Alliance des démocrates du Congo (ALDEC) de Madame Adèle Kayinda ministre du portefeuille, les membres femmes bénéficient des formations en genre pour être renforcées en capacité. Chirac Bakama cadre de ce parti a renseigné qu’actuellement le travail tourne autour de la mobilisation des femmes pour atteindre au moins 50% sur la liste électorale. « Nous avons commencé depuis le Mois de Janvier à sensibilise et motiver les camarades du parti à postuler à tous les postes de leur choix en commençant d’abord par des postes décisionnelles au sein de notre parti » A conclu le cadre.
Pour certaines femmes politiques, seules les femmes compétentes doivent être nommées. Madame Leonnie Kandolo de son côté déplore le fait qu’au nom de la parité, l’appartenance à un parti politique prime sur la compétence. La coatch et mentor politique en leadership féminin de plusieurs femmes en République démocratique du Congo invite le président de la République à revoir les critères de sélection pour que les femmes à promouvoir au prochain gouvernement soient non seulement nombreuses mais également compétentes. Madame Leonnie Kandolo a également rappelé que les femmes qui feront partie du prochain gouvernement doivent apporter des réformes considérables au sein des institutions qu’elles vont diriger à l’exemple de Madame Marie Ange Lukiana qui avait milité pour que soit abrogée la loi sur l’autorisation maritale pendant son mandat au ministère du travail et de prévoyance sociale. Confère loi N°16/008 du 15 Juillet 2016 modifiant et complétant la loi N°87-010 du 1er Aout 1987 portant code de la famille.
Besoin d’une nouvelle loi beaucoup plus spécifique qui promeut la participation politique de la femme en RDC ?
« Au regard des avancées réalisées sur le plan normatif, tous les textes existants qui insistent sur la participation de la femme dont la constitution en ses articles 14, 11 et 12, la loi de 2015 portant sur les modalités d’application des droits des femmes et la parité, la loi électorale avec tous les avantages qu’elle offre sur les listes des candidats des partis politiques, la révision du code de la famille la mise sur pied du fond de réparation des victimes des violences sexuelles, la RDC n’a pas besoin d’un nouveau texte pour que la participation de la femme soit imposante au sein du gouvernement » A expliqué Maitre Bajibaka juriste et coordonnateur de l’asbl vision sociale.
Pour l’activiste, les députés et sénateurs doivent calquer toutes les autres lois à venir sur les deux textes mères de la parité à savoir la constitution et la loi de 2015 pour booster la participation de la femme dans la politique. Cependant, il invite le gouvernement à fonder les programmes et les différents projets à adopter au niveau national et provincial sur des lois existantes et que les programmes scolaires et académiques se conforment également à ces textes. Maitre Bajibaka invite également les communautés locale, nationale et régionale à domestiquer les lois qui prônent la participation de la femme ainsi les institutions judiciaires de leur côté, y feront toujours référence dans les motivations de leurs jugements.
« A l’administration publique de tenir compte des orientations tracées par ces lois pour la mise en place des animateurs étatiques et paraétatiques » A recommandé le Juriste.
Flore KAYALA MUKALA