
Kinshasa 15.04.2025
Son excellence Judith Séminaire Première Mininistre des Mines a lancé ce 15 Avril 2025 les travaux sur du dialogue national sur la gouvernance minière dans un contexte des conflits en République Démocratique du Congo et dans la région des grands Lacs. Une initiative du Comité de crise de la société civile pour la paix et la sécurité en RDC (CCPS-RDC) , sur appui technique et financier de la coopération allemande mise en oeuvre par la GIZ et le soutien de l’amabassade d’Allemagne en RDC, en collaboration avec le projet Madini kwa Amani ya Maendeleo, le Centre Carter, Ressources Matters, SARW et la plateforme de dialogue pour les investissements durables au Kivu (IDAKI). La résurgence des combats entre les forces armées de la RDC (FARDC) et le mouvement rebelle du 23 Mars (M23) a intensifié la crise humanitaire dans la région de grands lacs. Depuis la guerre de 1998, le contrôle des ressources minières a alimenté les conflits entre factions qui utilisent les profits de l’extraction illégale pour financer les efforts de guerre.

Echanger sur les défis de la gouvernance minière à l’Est de la RDC dans un contexte des conflits armés est l’objectif qui réunit les parties prenantes du Secteur minier venus de tous les coins de la RDC dans la ville de Kinshasa autour d’un dialogue national.
Dans son mot de bienvenue, Me Patient Bashombe coordonateur du Comité de crise pour la paix et sécurité (CCPS) a présenté le contour de la création du dit Comité et son rôle dans la gouvernance minière. <<Nous sommes réunis aujourd’hui non seulement pour discuter, mais pour penser ensemble
l’avenir. Pour transformer nos indignations en actions collectives. Pour canaliser notre
colère vers un engagement structuré. Pour briser les silences et sortir des postures
rhétoriques afin de poser les jalons concrets d’une refondation morale, institutionnelle et économique de notre nation. nous sommes ici pour soutenir la République et ses institutions. Le moment que traverse notre pays est d’une gravité extrême. Il ne s’agit plus seulement d’un problème sécuritaire ou d’une crise humanitaire passagère. C’est une guerre d’occupation, de prédation économique, de manipulation des identités, une guerre
contre notre souveraineté, contre notre cohésion nationale, contre l’avenir même de notre peuple. Pendant que nous sommes réunis ici, nos compatriotes de l’Est sont pris en otage entre l’incurie de certains dirigeants des pays voisins Principalement le Rwanda manipulé, la cupidité des entreprises de guerre et des multinationales ainsi que la barbarie de groupes armés soutenus par des puissances obscures. Les minerais, qui devraient financer notre développement, servent de carburant aux réseaux de violence. Les richesses naturelles,censées être des instruments de prospérité partagée, sont devenues le moteur d’un chaos entretenu et organisé par ces ennemis de la Paix. Face à cette situation, nous avons levé l’option de ne pas rester spectateurs. La société civile a décidé de se lever pour défendre la République et de répondre à crise multiforme qu’a engendré la guerre injustement imposée à la République Démocratique du Congo.C’est dans ce contexte, nourri par l’urgence, que le Comité de Crise pour la Paix et la Sécurité en RDC a vu le jour. Le Comité de Crise de la Société Civile pour la Paix et la Sécurité en RDC n’est pas une structure de plus mais une dynamique de prise de conscience, de mobilisation et d’actions
structurée de la Société Civile pour répondre à la crise multidimensionnelle, une insurrection morale contre l’indifférence, la banalisation de l’horreur et le silence complice. Il s’agit d’un cadre d’action stratégique et collectif, porté par des leaders de la société civile, des experts congolais, des défenseurs des droits humains, des chercheurs, des
organisations communautaires et des voix citoyennes qui ont décidé de s’unir pour
apporter des réponses endogènes aux défis qui menacent la survie de notre nation.Notre vision est claire : contribuer à l’élaboration de politiques publiques justes et efficaces, appuyer l’État dans la défense de l’intérêt général, protéger les communautés locales, et promouvoir un plaidoyer fort et crédible au niveau national, régional et international>> A-t-il déclaré.
D’après Mr Ingo Herbert ‘Ambassadeur d’Allemagne en RDC, la République Fédérale d’Allemagne choisir de se tenir aux côtés du peuple Congolais pour lui témoigner sa solidarité en cette période difficile. << La crise avec l’agression rebelle du M23 qui a poussé de nombreuses populations à abandonner les villages, les villes et les provinces a aussi touché le travail de beaucoup des parties prenantes du secteur minier>> A-t-il fait savoir
Et d’ajouter
<<En tant que cooperation bilatérale il était très important de soutenir cette initiative des discussions qui non seulement renforce la coopération entre l’Allemagne et la RDC mais met aussi en lumière les défis que rencontrent les acteurs du secteur dans ce contexte de guerre>> A conclu l’ambassadeur.

<< Ce dialogue national marque un tournant. Il constitue une réponse collective à cette injustice criante qui oppose la mouvance des ressources naturelles à bla précarité des communautés>> A dit le Ministre des Mines, Mr Kizito Pakabomba.
Le patron des Mines Congolaises a salué l’initiative de la société civile de réunir toutes les parties prenantes qui s’inscrit dans une logique de responsabilité partagée, d’éco construction des politiques publiques qui est aussi un espace d’engagement, de vérité et d’actions pour des solutions concrètes.
Dans son mot, Madame Judith Suminwa première Ministre a souligné que l’initiative de ce dialogue en ce temps de guerre d’occupations à l’Est de la RDC menée par le Rwanda avec son supplétif du M23 est un acte de patriotisme et de courage qui va transforme l’exploitation des ressources naturelles en un acte de cohésion nationale. Madame Judith salue le pilotage de ces travaux par la société civile qu’elle qualifie de sentinelle et de catalyseur dans le secteur minier. << Je suis heureuse que la société civile sentinelle et catalyseur dans le secteur minier qui connaît les vrais problèmes de la communauté pilote ces travaux. Le gouvernement attend de vous un nouveau narratif accompagné d’un plan d’action concret>> A-t-elle indiqué.
A en croire les propos de la première Ministre qui rappelait la devise du Président de la République son Excellence Félix Antoine Tshilombo sur le secteur minier, la gouvernance minière ne peut plus être une affaire des technocrates seuls mais de tous les citoyens qui récentrent le débat de manière patriote autour de ladite gouvernance.
Durant trois jours du 15 au 17 Avril de l’année en cours, les parties prenantes font un état des lieux de la gouvernance minière à l’Est de la RDC, identifier et évaluer les impacts de l’exploitation minière illégale, formuler des recommandations concertées susceptibles de favoriser une exploitation minière légale, durable et responsable, développer un narratif commun en vue de contribuer à la stabilité et au développement en RDC et dans la région de grands Lacs.
Flore KAYALA MUKALA