Ouverture ce 28.03.2024 au Cercle Elais à Kinshasa Gombe Capitale de la République Démocratique du Congo des accises sur le processus de Kimberley. Il s’agit d’un atelier de renforcement des capacités sur trois jours des acteurs régionaux sur la gouvernance du Diamant de l’Afrique Centrale.
Cette première journée a été marquée particulièrement par l’épineuse question de la mise sous embargo de la République Centre Africaine. Cette dernière a été suspendue depuis 2013 à cause des rébellions qui ont sévi dans l’une de ses zones minérales. Une situation qui a favorisé activement la Contrebande dans cette partie de la RCA. Et C’est grâce aux plaidoyers de la société civile que la sanction a été levée mais partiellement. La levée totale de l’embargo reste encore un défi à relever pour les organisations membres de la société civile du processus de Kimberley.
Le Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP ), organisateur de cette rencontre régionale se dit heureux d’offrir ce cadre d’analyse , de recherche, de collecte et de partage d’informations susceptibles d’aider les décideurs des Pays de la région à se regrouper autour des actions concrètes et des projets qui peuvent favoriser la mise en place de la Coopération régionale. « La Société Civile continue de jouer efficacement son rôle de sentinelle pour garantir des chaines d’approvisionnement responsables en dénonçant les abus de toute forme qui sont commis par des acteurs et en défendant les droits légitimes des communautés locales ». A dit le Directeur financier du CENADEP Jimmy Amuli lors de son discours d’ouverture.
Jimmy Amuli Point focal Afrique Centrale du Processus de Kimberley a indiqué que la gouvernance de Diamant dans la région pose des questions notamment celles liées à l’embargo de la République Centre Africaine qui prive et le gouvernement et les communautés des moyens de subsistance et aussi celles liées aux problèmes de pollution des rivières et destruction de l’environnement, et enfin celles liées à la contrebande. « L’approche est double pour cet atelier, nous allons d’abord procéder aux dénonciations des cas de violations des droits humains , de financement des groupes armés par les ressources issues de l’exploitation du diamant et ensuite nous allons procéder à la collaboration avec les gouvernants afin de lutter efficacement contre les problèmes vécus dans la région » A-t-il déclaré.
De son côté Maurice Miema point focal du processus de Kimberley en RDC a renseigné que le secteur du Diamant connait une baisse drastique en RDC suite au problème de valorisation de ce minéral perdue. « Que l’Etat puisse engager les taxes qu’il faut pour pouvoir améliorer les conditions de vie des populations qui travaillent dans ce secteur. Il faudrait donner aux exploitants artisanaux de ce secteur l’occasion d’assurer les conditions de vie convenable pour leurs familles » A imploré l’acteur.
Monsieur Maurice Miema appelle les organisations de la société civile de la région en discussions à Kinshasa à s’impliquer pour redonner de l’attention à ce minerai précurseur qui est en train d’être relégué au dernier plan. « Beaucoup des gens sont dépendants du secteur du Diamant. Autant des industriels que les artisanaux. Ce secteur doit être relevé »
Quel rôle pour le processus de Kimberley dans la transition énergétique ?
Et d’ajouter
« Le processus de Kimberley est pratiquement l’ancêtre de tous les processus de traçabilité parce que tout ce qui se fait aujourd’hui comme mécanisme à mettre en place pour la gouvernance du secteur minier tire son origine du processus de Kimberley étant la première initiative. Le secteur des minerais de transition puisse faire en sorte que l’on mette en place une initiative qui regroupera tous les pays producteurs et les pays consommateurs en vue d’unir les efforts pour le suivi des problèmes du secteur des mines » A-t-il conclut.
Pour information, le Processus de Kimberley est une initiative internationale qui lutte contre les diamants de Conflit en Afrique Centrale. Vers les années 90, beaucoup de conflits étaient alimentés par le diamant d’où l’appellation « diamant de guerre » ou encore « diamant de sang. ». Certains dirigeants africains réunis ont approché les nations Unies pour mettre fin à ce problème et ces dernières ont mis en place le système de certification du processus de Kimberley. A ce jour le processus de Kimberley compte plus de 86 Pays membres parmi lesquels, les Pays producteurs de diamant, les Centre de négoce, Ceux qui sont dans la transformation et la bijouterie.
« Nous attendons avoir à l’issue de ces travaux un cahier de charge clair pouvant nous aider à mener plus des plaidoyers dans le secteur du diamant notamment pour les questions liées à la gouvernance plus particulièrement l’impact de l’activité du diamant sur la vie des communautés ainsi que l’exploitation illicite causée par l’insécurité dans la sous-région » A laissé entendre Me Gabrielle Pero Directrice générale du CENADEP
Retenons que le diamant RDCongolais connait une baisse de 40% en 5 ans. Les exportations ont diminué de près de 40%. Les revenus issus des exportations sont passés de 40 Millions à 8 Millions de dollars américains.
Flore KAYALA MUKALA